Extension des aires protégées en France : une initiative efficace pour préserver la nature ?

L’extension des aires protégées en France est l’une des plus grandes promesses du quinquennat d’Emmanuel Macron. Et ce dernier ne semble pas l’avoir oublié sachant si l’on se réfère à la récente déclaration de la ministre de l’Ecologie Elisabeth selon laquelle ces aires gagneront en surface de 30%. Une telle initiative est-elle réellement en faveur de la biodiversité ? La réponse est oui, mais un certain nombre de conditions doivent être remplies.

Un tournant vert du quinquennat

Suite à la lecture en mai d’un rapport du groupe d’expert international sur la biodiversité (IPBES), Emmanuel Macro veut agir rapidement pour la préservation de la faune et flore française. Elle a ainsi promis dans la foulée une extension des airs protégées, et la portée de cette extension est désormais connue suite à la récente déclaration de la ministre de la Transition écologique et solidaire : 30% supplémentaire.  La teneur de cette déclaration ne constitue pourtant plus une surprise sachant qu’Emmanuel Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, a déjà fait connaître au public en juin dernier de l’existence d’un plan gouvernemental allant dans ce sens. Pour rappel, à peu près 29,5% des terres et 23,5% des eaux françaises sont couvertes par les aires protégées.

Faire renaître ou, du moins, préserver la biodiversité

Ce plan inclut un certain nombre de mesures qui a pour objectif de recréer des îlots de biodiversités sur tout le territoire français, parmi lesquelles se trouvent :

  • L’augmentation des zones marines protégées dans les Terres australes et antarctiques françaises
  • La réalisation de neuf projets de création de réserves naturelles nationales
  • La réalisation de 18 projets visant à étendre les réserves existantes
  • Reconnaissance progressive en tant que parc national des parcs naturels régionaux qui méritent ce statut

Ces mesures sont saluées par de nombreux organismes et associations en charge de sauvegarde et de l’entretien des zones protégées en France qui y voient comme un moyen de faire renaître ou, du moins, préserver la biodiversité, la fédération des parcs naturels régionaux de France en tête de liste. Ils rappellent cependant deux conditions majeures pour s’assurer de l’efficacité d’un tel plan : une plus grande restriction de ces zones et une allocation plus importante en ressources humaines pour le garde et l’entretien.

Une connexion entre les zones protégées sollicitée

L’importance de ces deux conditions n’est plus à démontrer sachant que derrière la détérioration de certaines zones protégées françaises se trouvent l’inexistence de restrictions en matière d’accès et l’effectif réduit du personnel qui se charge de leur surveillance et de leur entretien. Le secrétaire national de l’association environnementaliste France Nature environnement va même plus loin en proposant une autre mesure : garantir la connexion des aires entre elles pour que les espèces puissent aller de l’une vers l’autre et vice-versa.